La symbolique du char
Nos illuminations de fin d’année sont de bien faibles messages au regard de nos contes de Noël retransmis il y a peu de temps encore, de génération en génération. Ils émerveillaient les enfants avec les quelques modestes cadeaux trouvés sous l'arbre décoré ou dans leurs souliers. Nous craignons de parler des fêtes religieuses et nous affirmons que Noël n'est que la fête des enfants. C'est juste en effet ! S'ils sont gâtés, ils restent néanmoins privés du véritable message de l'évènement. Il s'agit du mythe et des vérités sur le sens de la vie, qu'il convient de décrypter dans les contes au cours de l'existence.
Le Père Noël avait son égal dans le mythe de la « Mère Noël », en Alsace notamment, en la déesse germanique Nerthus sur son char attelé de rennes. Elle tenait une branche de sapin à la main, symbole de Paix, celle même chantée la Nuit de Noël par les anges aux bergers sur la Montagne de la grotte du Divin Enfant. Dans les campagnes bretonnes ou irlandaises, c'est au cours de la nuit magique que les fées déposaient dans la cheminée les cadeaux aux enfants. La fortune vient en dormant disait-on.
Chaque fête d’ouverture saisonnière est une rupture du Ciel. Le monde d’en bas entre en contact avec le monde d’en haut. Moment périlleux où tout peut arriver.
« Le char est l’expression du véhicule humain ou du corps cosmique ou encore l’incarnation dans lequel s’effectue la course qui va des ténèbres à la lumière. » (1)
Le char de Saint Nicolas, du Père Noël, de la Déesse Nerthus, mais aussi le char du Carnaval ou celui de la Mort, lors des enterrements d’antan etc. sont les signes de la fin d’un cycle. Ce sont des symboles de passage.
Dans l’antiquité une jeune vierge couronnée de lauriers, debout sur son char, tenant les rênes de ses chevaux, symbolisait le cycle humain ou cosmique au cours duquel il fallait atteindre la lumière au risque de perdre sa vie.
Le char est donc un véhicule personnel, comme notre voiture, notre moto ou notre vélo. Nous tenons dans nos mains le sort de notre Vie.
(1) Ananda K. Coosmaraswamy - La Porte du Ciel - Dervy - Paris 2008